« Tu vas rester sagement ici, d'accord mon chéri ?
▬ Oui maman ...
▬ Je reviens, je dois aller voir quelqu'un.
▬ Oui mamaaan .. »
C'était toujours comme ça avec maman. Etant le responsable de Mikuo-kun & Kohaku-kun, mes deux petits frères, quand elle me laissait seul pour ses voyages d'affaires, elle avait peur que je fasse une gaffe alors elle en faisait trop. Un peu trop. Peut-être était-ce parce que j'étais trop jeune à son goût ? Je n'avais que 9 ans à vrai dire ... Ou peut-être qu'elle craignait que je ne parte ? Tout comme était parti papa, grands frères Rihito&Kuro. Ca faisait quand même depuis mes 7 ans qu'ils s'étaient séparés. Parce que papa disait qu'il aimait trop maman pour la faire souffrir. J'ai pas compris pourquoi il disait ça. Mais bon. Maman me regardait d'un air légèrement attristé avant de me prendre dans ses bras et de m'embrasser sur le front pour se relever après puis partir pour revenir rapidement. A ce moment-là, c'était comme si j'étais seul au monde. Je détestais ce sentiment horrible. Vous savez, ce moment où vous vous sentez mal, que votre gorge se serre, vous avez mal au coeur comme s'il allait se retourner et vos yeux pleurent. Vous avez envie de rien mais de tout. Vous avez simplement envie d'un autre coeur pour vous réconforter.
« Onii-san, j'ai faaaim ... », avait dit Mikuo, alias Konan, en arrivant près de moi et en s'accrochant à mon pull légèrement trop grand pour moi.
« On va manger quooi .. ? », demanda son frère jumeau, Kohaku.
Je les ai regardé du coin de l'oeil avant de soupirer et de sourire. Pour ne pas les inquiéter. Maman m'a dit que je ne devais jamais pleurer parce que j'étais un garçon. Un grand garçon. Mais la télé a dit que les garçons qui pleuraient pas, c'étaient des faibles alors que ceux qui pleurent, c'est des forts. Je voulais être fort. Pour maman. Pour mes deux petits frères. Pour ne plus qu'elle pleure dans son coin, dans sa chambre quand nous, on est dans nos chambres. Pour ne plus qu'ils soient tristes lorsque maman partait. Je voulais qu'elle sourit comme avant, comme quand elle était avec papa. Je voulais que tout le monde sourit insouciamment.
« On va manger des omurices, ça vous va ? », ai-je demandé sur un ton jovial et nullement forcé. La comédie était devenu une habitude pour moi. Chose que ne remarquais jamais personne. Tout ce que je voulais, c'était que l'on me remarque. Pas pour mon physique, comme le faisait mes tantes et mes oncles ainsi que tout mon entourage. Mais pour ce que j'étais intérieurement. Moi. Mes défauts. Mes faiblesses. Mon coeur.
« Ouaaais ! On peut t'aider ? Dis dis dis !? », demanda Kohaku, le plus surexcité des deux à cette idée.
« OUAAAAIS ! ON VA T'AIDER ! », s'écria le deuxième.
« Si vous voulez, si vous voulez. Allez mettre un tablier, j'ai pas envie qu'on me gronde parce que vous vous auriez tâché vos vêtements nouveaux ! »
Ils ont esquissés un grand sourire niais avant de partir chercher les tabliers dans leur chambres en faisant la course pour avoir un bonbon. De ma part. J'ai élargis mon sourire quand ils me regardaient avant de le faire disparaître dès que je ne les avais plus dans mon champs de vision pour me retourner et allumer le feu. Oh maman, si tu savais.
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Regarde mon petit Iroai, je te présente Aoriné ! C'est ta voisine. »
Maman esquissait un grand sourire tout joyeux en disant ça.
« Enchantée Kisaragii-kun ! Je suis Aoriné Ritsuko, je suis vraiment ravie te connaître ! Kisaragii-san m'a beaucoup parlé de toi, j'étais toute excitée à l'idée de te rencontrer ! »
Elle esquissait le même sourire que maman. Un sourire enfantin et innocent. Je me souviendrai toujours de ce jour tellement la ressemblance était frappante. C'était comme si elles avaient un air de famille. Sans vraiment m'en rendre compte, j'ai esquissé un sourire moi aussi à cause de ça.
« Enchanté de te rencontrer Ritsu-chan ! Ma mère m'a aussi beaucoup parlé de toi, je suis ravi de pouvoir enfin te rencontrer ! »
J'étais tellement déboussolé par cette rencontre que je ne savais même plus ce que j'ai dis par la suite. Mais tout ce dont je me souviens de ça, c'est qu'on s'était vraiment beaucoup amusés étant donné qu'Ao-chan était toute sale. Moi aussi d'ailleurs. Mais maman ne nous a pas grondé. Puisque le 3 novembre, c'était mon anniversaire. Je venais d'avoir 11 ans. Alors elle me laissait faire ce que je voulais. Et tout ce dont je n'avais pas pu avoir en cette date mémorable, comme l'amour de mon grand frère qui me détestait pour je ne sais quelle raison ou de nouveaux jouets comme ceux que j'offrais à mes petits frères en travaillait quelques fois pour la famille ou les voisins grâce à quelques petites tâches bien utiles, j'ai pu l'avoir grâce à cette nouvelle voisine ma foi, fort divertissante !
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
Les jours défilaient rapidement et j'étais déjà en vacances. Maman m'a emmené près des côtés de Kobe, à des kilomètres plus loin de Tôkyo, notre ville natale, en laissant les jumeaux avec un garçon que, apparemment, je connaissais. Le voyage avait été long et épuisant, c'est quand même pas rien que de faire six heures de routes en plus de quatre heures de pauses ! Dix heures en tout, et maman était fatiguée. Mais bon, c'était pas ça qui allait la raplaplasser ! En plus, Maman m'avait dit qu'elle avait une grande nouvelle à m'annoncer, alors j'étais tout excité comme une puce à l'idée d'être enfin en vacances ! Ca peut paraître marrant comme ça mais c'est à peu près le même sentiment que vous éprouvez quand vos parents vous offre un cadeau pas encore déballé. Vous avez envie de voir ce qu'il y a à l'intérieur, vous sautillez de joie tout autour en attendant le feu vert pour l'ouvrir et quand c'est le moment, vous sautez dessus tellement vous êtes content de pouvoir enfin ouvrir cette saleté d'emballage.
« Iro-kuuun ~ Ferme les yeux ! Et ne triche pas !
▬Mais mamaaan ..
▬ Allez mon chéri !
▬ Bouh .. »
Je n'aimais pas particulièrement fermer les yeux, sûrement parce que j'avais peur de ne plus rien voir. J'ai gloussé. J'ai pris une grande inspiration pour me calmer. J'avais peur. De quoi ? De rien du tout. Du noir. Du fait de les clore. Je ne savais jamais ce qui allait m'arriver, alors j'avais peur. Je détestais être pris au dépourvu, c'était tellement stressant. Et je stressais facilement à cause de la pression que l'on mettait sur moi. Pour mes notes. Pour mon éducation. Pour l'éducation de mes petits frères. J'en avais assez d'attendre.
« ... Je peux les ouvrir maintenant ?
▬ Oui, c'est bon ! »
J'ai esquissé un tout petit sourire caché pas si caché que ça. En ouvrant les yeux, quelle fut ma surprise quand devant moi se tenait maman et .. Kõsuke-nii* ! Il avait pas changé du tout en cinq ans ! Je croyais que de mes sept ans à mes douze ans, il aurait un tout petit peu changé .. Mais non. Le même visage avec la même peau blanche identique à la neige pure qui tombe en hiver, les mêmes yeux bleus ciels naturelles qu'il tenait de papa, le même faux sourire qu'il étirait légèrement pour ne pas donner l'impression de trop le forcé devant moi .. Oui, c'était définitivement bien lui.
Je me suis retenu de sauter dans ses bras puisque je savais parfaitement que je le dégoûtais. Va savoir pourquoi. Depuis que je suis né, il n'a cessé de se forcer à me sourire et à rester avec moi alors que je voyais très bien qu'il ne désirait qu'une seule chose : dégager. A chaque fois, il attendait impatiemment d'entendre des bruits de pas.
Peu importe qu'elles soient celles de maman ou de quelqu'un d'autre, du moment qu'il pouvait partir loin de moi. Quand il partait, j'avais l'impression d'être un monstre à ses yeux. On peut dire que dans ce genre de situations, je me sentais étrangement vide. J'avais mal au coeur. Une boule se formait toujours dans ma gorge et ça m'énervait. Parce que je pouvais pas parler sans pleurer comme un idiot. Je détestais pleurer. Maman s'inquiétait toujours à cause de ça, et j'obligeais encore plus Kõsuke-nii a rester avec moi alors qu'il voulait pas. J'aimais pas forcer les gens. C'était comme si moi, on me forçait à faire quelque chose que je voulais pas. Mais bon, je préférais ne plus y penser. Puisque c'était désormais les vacances, c'était l'occasion de se détendre !
*
Six jours étaient passés et c'était la fin de la semaine. On allait rentrer à la maison, à Tôkyo. J'étais content mais triste à la fois puisqu'on s'amusait bien ici. Maman aimait bien aller nager et Kõsuke-nii aussi. Moi, je voulais pas y aller. Parce que je savais pas nager. Au début hein ! Grand frère a bien voulu m'aider après avoir été légèrement forcé par maman vu qu'il avait « la flemme », mais après il l'a fait. Je sais pas pourquoi. On s'est amusés en nous jetant tout les deux de l'eau dans la figure ou en tirant le pied de l'autre pour qu'il tombe dans l'eau. C'était marrant. On a fait ça à maman, mais on a vraiment bien galérer ! Elle était graaande, donc du coup on était obligés de s'y mettre à deux pour la faire tomber ! .. Et on a pas réussi. C'est elle qui nous a fait tombé. Pour nous échapper, elle est sortit de l'eau en nageant viiite ! Même grand frère a pas pu la rattraper ! Ni moi, qui avait grandement progressé grâce aux leçons qu'il venait de me donner quelques heures auparavant.
Après quelques minutes d'amusements, on est sortit de l'eau avant d'aller se sécher avec les serviettes près de l'endroit où on avait posés nos affaires pour ensuite partir de la plage. Avec grand frère, on a couru pour rejoindre maman qui était déjà loin devant. On a fait la course et j'ai gagné. Mais je sais qu'il avait fait exprès de perdre.
Etant donné que maman était désormais à l'intérieur de la petite maison qu'elle avait acheté pour une durée d'une semaine, on est partit dans un endroit en hauteur, une « falaise » comme le disait Kõsuke. Mieux valait en profiter puisqu'après, ce sera trop tard. Le temps était en quelque sorte compter, alors je voulais en profiter au maximum. Pour ne pas regretter après. Je détestais ce sentiment. C'était trop triste. Le sourire valait bien mieux que ça. Surtout que les regrets font qu'on est tristes et qu'on se sente mal. Alors les autres, en te voyant, se sentent mal. Ou se fichent de toi. Et quand on se fiche de toi ...
« Eh oh ! Tu m'écoutes ou quoi !? »
J'ai sursauté avant de me retourner. C'était Kõsuke-nii, qu'on surnommait « Kuro-nii » à cause de ses cheveux noirs comme l'ébène -même si à vrai dire je savais pas trop c'était quoi-, qui était en train de me parler.
« Maman a dit qu'il fallait pas s'aventurer plus loin sinon elle pourra pas nous voir. En plus y'a une falaise juste devant. Crétin, regarde devant toi quand tu marches, tu vas finir par tomber.
▬ Ah ! Euh .. Oui ! ... »
Je voyais bien que mon comportement l'énervait. Pourtant, j'le faisais pas exprès .. En plus, quand grand frère m'en veut, je me sens .. toujours mal. J'ai l'impression d'être un idiot et j'ai juste envie de disparaître pour ne plus ressentir ce sentiment bizarre dans mon coeur. A cause de ça, mes jambes étaient engourdis et je devenais tout rouge. Enfin. J'avais cette impression.
« Pardon. ... »
Le mieux que je pouvais faire en ce moment, c'était m'excuser. Pour ne pas devenir encore plus gêné par ça. Je voulais pas me sentir coupable parce qu'après, j'me sentais mal. Très mal. Je baissais toujours la tête pour pas qu'on me regarde. Je sais pas pourquoi, une sorte de réflêxeEn attendant, Kõsuke-nii était resté silencieux. Je ne sais pas ce qu'il faisait sur le moment puisque j'avais la tête baissée, mais quand j'ai senti quelque chose sur ma tête, j'ai légèrement relevé la tête pour voir c'était quoi : la main de grand frère. Il m'a légèrement décoiffé avant de dire :
« Aheum .. Pardon. J'aurai pas dû dire ça comme ça. »
.. C'était juste incroyable. Juste incroyable à quel point une simple phrase pouvait rendre mon coeur étonnamment joyeux. Je ne savais même pas ce que je ressentais exactement. J'étais devenu tout excité, tout content, tout souriant, mon coeur battait à cent à l'heure et j'avais l'impression qu'il sautait. J'avais envie de courir partout. Comme un idiot, selon Kuro-nii.
« Les garçooooons ! Venez voir, il y a des boissons fraîches ! »
Kuro-nii a tourné la tête vers maman en criant qu'on arrivait. Moi, j'étais accroupi au bord de la falaise. Je regardais les vagues. Les jolies vagues bleues et blanches qui se fracassaient contre les pierres avant de retourner de là où elles venaient. C'était tellement joli. Tellement ...
« IROAI, ATTENTION ! »
Je n'ai pas vraiment compris ce qu'il s'est passé à ce moment-là. La seule chose que j'avais compris, c'est que quand grand frère avait crié, il était paniqué.
*
J'avais fermé les yeux parce que j'avais peur.
« I .. roai, ouvre les yeux ! Pitié, me dis pas que tu t'es évanoui. »
En entendant la voix de grand frère essoufflé, j'ai ouvert un œil puis l'autre. En voyant ce qu'il se passait actuellement, des gouttes de sueurs apparaissaient légèrement sur mon front. Mes mains, tenues par celle de mon aîné, étaient devenus complètement moites. J'avais soudainement chaud. A cause de la peur. De la peur de mourir. J'étais suspendu au vide avec pour seul issue de secours la main de mon grand frère et une branche auquel je m'étais accroché inconsciemment. Je tremblais. Mes mains tremblaient.
« Ne .. Me lâche pas, t'as compris ? »
Je savais pas quoi dire là. Je sentais bien que Kuro essayait de me remonter, mais il avait quand même du mal puisqu'il n'avait rien pour se soutenir lui-même. Il utilisait ses pieds pour support. Pour pas tomber avec moi. Je stressais. J'avais peur. Je repensais à maman. Aux petits moments avec elle. Comme quand elle dormait avec moi quand j'avais peur d'être seul. Avec Konan et Takeru. J'avais jamais eu confiance en moi et mes cousins me traitaient de peureux quand ils voulaient regarder des films d'horreurs; Ils voulaient me forcer à regarder, mais maman finissait toujours par m'aider à m'en sortir. Ils me traitaient aussi de fils à maman. Mais c'était ma maman. Alors je m'en fichais.
« Ecoute Iro'. T'es là ? C'est bon, t'es encore vivant ? »
Encore un blanc.
« Arrête de me foutre des vents s'teuplaît, j'ai pas envie de parler à un mur. T'es là ou pas ? T'es encore conscient ou pas ? »
...
« ... BON. Serre-moi légèrement la main -et quand j'dis légèrement c'est légèrement- si tu m'entend. »
J'osais pas parler tellement j'avais peur. J'avais peur de bouger et de faire le moindre faux pas. Comme dans les films. Quand ils plongent dans l'eau et meurent. Je veux pas. Je veux pas. Je veux rester avec maman et grand frère. Et Konan et Takeru. je veux pas mourir.
« Iro' .. ? »
J'ai légèrement serré la main de grand frère pour lui répondre. Pitié, remonte-moi. Remonte-moi, j't'en supplie. Je veux pas rester comme ça.
« Bon ... Iroai, tu veux remonter pas vrai ? Alors étant donné que là, j'peux pas te remonter à cause de la branche que tu tiens, va falloir la lâcher. »
J'ai levé la tête pour le regarder. Il avait l'air sûr de lui mais en même temps hésitant. J'avais peur qu'il ne me lâche. Mais en même temps, c'était mon grand frère. Je ne sais pas s'il m'aimait bien maintenant ou toujours pas, mais après tout les efforts qu'il a fait pour m'apprendre à nager et surtout, pour rester avec moi, il fallait bien que je lui donne une part de ma confiance. J'ai lâché la branche. J'étais désormais soutenu par un seul de mes bras. Qui ne tarderait pas à lâcher.
« Parfait. J'vais bientôt te remonter vu que j'ai trouvé un support. Okay ?
▬ M'oui ..»
J'essayais de rester neutre. Il ne fallait pas que je panîque. Surtout pas. Sinon j'allais faire n'importe quoi. J'avais peur. Mon coeur battait à cent à l'heure. J'ai fermé les yeux. Si jamais il me lâchait ..
« ... »
J'ai cru sentir l'air me transporter. Je sentais une sorte de pression comme si je tombais. Ce qui était le cas. Pendant quelques secondes. Grand frère a rattrapé ma main avant que je ne tombe quelques centimètres de plus en trop pour me remonter d'un seul geste du bras et de me prendre dans ses bras.
« Je suis désolé Iroai. Vraiment .. déso▬ .. »
Il était en train de pleurer. Etant contre son torse, je sentais ses battements de coeur. Il battait très fort et très rapidement. Il était essouflé. Je le laissais pleurer en restant dans ses bras de grand. Au début, je comprenais pas trop, j'essayais de me ressaisir. Puis quand j'ai compris, je me suis mis à pleurer. Je voulais remercier. Le remercier. J'avais enfin compris. S'il avait pris autant de temps, c'est qu'il était en train d'hésiter. Mais il m'a finalement remonté. J'étais bien trop content. Trop content que j'en pleurais. Merci. Merci. Merci. Je ne le dirai jamais assez. Merci grand frère.
*
Quelques heures plus tard, maman est arrivée en détalant avec les pompiers. Ils nous ont examinés rapidement avant de dire qu'on avait rien de grave. Juste des bobos qui nous valaient des pansements. Quand on est retournés à la maison, on a retrouvé Konan, Takeru et papa, que je voyais pour la première fois depuis cinq ans. On a bien discutés, très beaucoup, entre nous avant qu'il ne fasse un câlin à grand frère Kõsuke, qui avait quelques égratinues au genou droit et à la joue droite. Moi ? J'en avais aussi. Mais je faisais pas de câlins. Parce que Konan et Takeru étaient trop occupés à me dire que j'étais trop cool avec les pansements que j'pouvais pas en faire avec maman, qui riait de bon coeur en voyant que j'me la pétais avec. Ce jour-là, je m'en souviendrai toute ma vie.
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
Les semaines étaient passés à la vitesse d'un éclair et j'allais enfin commencer le collège. Je n'avais encore que douze ans, mais comme j'étais né en fin d'année, maman m'a dit que c'était pas grave. Elle m'a dit que je devais faire attention et que j'devais pas me laisser faire par les plus grands. Si y'avait un problème, j'devais le dire à Kõsuke-nii. Chose que je n'ai pas fais. C'est comme ça que j'ai commencé mon année scolaire. Ma toute première au collège. Le jour avant le vrai jour, j'ai retrouvé Aoriné. Elle était en pleine forme. Au contraire de moi qui était carrément crevé. Parce que pas motivé. Aha.
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Solal'n, réveille-toi, c'est l'heure ..
▬ Hmmm ..
▬ Réveille-toi, on va être en retard !
▬ Encfore efinisq 'untes ..
▬ Tu sais que j'comprend rien ? Allez, lève-toi !
▬ Hm ..
▬ ALLEZ !
▬ J'ME LÈVE BORDEL DE MERDE ! »
Ce genre de conversation était devenu notre quotidien à Rin-chan et moi. Etant donné qu'on dormait ensemble quand elle venait à la maison pour dormir ( mais surtout pour faire des débilités avec moi, sauf que c'est un secret. ), le matin c'était elle qui faisait office de réveil, « pour éviter de te faire racheter de nouveaux réveils toute les semaines, toi qui est si doué pour les démolir en un balançage ». J'avoue, depuis que j'étais rentré au collège lors de mes 13 ans ( j'en avais actuellement 14 ), j'avais pris l'habitude d'avoir la flemme de me lever puisque je savais qu'elle était là. Si elle était là, tout irait bien pas vrai ? Alors je n'avais pas à m'en soucier. Ao était la seule fille avec laquelle je n'avais pas besoin d'étirer mes lèvres alors que quelque chose m'agace. Non, avec elle, je ne cachais rien du tout. Je ne lui cachais pas mes tristesses. Mes faiblesses. Tout ce que je voulais que l'on remarque chez moi, elle les a remarqué. Rien que pour ça je l'aime énormément. Non pas de là à être amoureux d'elle, loin de là ! Je la considère comme ma meilleure amie. Quoi de mieux qu'une personne aussi douce et gentille qu'elle pour confident ?
« Iroai, si tu ne t'habilles pas rapidement, j'te prendrai ton nutella ! »
Plus salope qu'elle tu meurs.
*
Après un petit déjeuner bien agité sans ma mère et mes petits frères, Aoriné et moi sommes partis au collège. C'était une journée comme toute les autres en apparence. Le soleil ne brillait que très peu mais pourtant, le ciel bleu était dégagé, le vent soufflait légèrement. J'adorais regarder le ciel et pouvoir imaginer des centaines de choses rien qu'en voyant ce bleu pur dont était coloré ce gigantesque océan. C'est d'ailleurs ce que je faisais en me laissant guider par Aoriné qui avait pris l'habitude de faire ça pour ne pas qu'il m'arrive quelque chose pendant que j'étais en train de rêvasser. A cause du fait qu'elle s'accrochait à mon bras durant ce genre de moments, les gens disaient que l'on sortait ensemble, chose qui était totalement faux. Pourtant, ce ne serait pas quelque chose de dérangeant ..
« Excusez-moi. »
Cette simple phrase m'a fait sorti de mes rêvasseries. Quand j'ai baissé la tête pour voir qui m'avait interpellé, c'était trop tard. La personne était déjà partit devant nous. Tout ce que j'ai pu voir, c'est que c'était une fille aux cheveux courts roux. Une fille assez grande quand même puisqu'elle faisait la taille d'Aoriné, qui avait un problème de croissance. Résultat, elle grandissait trop vite. .. Un peu trop même.
*
« Veuillez vous lever s'il vous plaît. Monsieur ...
▬ Merci. Bien le bonjour à vous tous, vous pouvez vous assoir. Je viens pour vous annoncer une grande nouvelle : une nouvelle élève fera son entrée dans notre collège. Viens, entre donc ... »
Une élève était entrée en silence dans la classe. La tête haute, elle avait l'allure d'une personne fière de sa personne. Grande et rousse. C'était la fille qu'on avait vu tout à l'heure avec Aoriné. .. Tiens d'ailleurs, celle-ci venait de me donner un coup de coude.
« Elle a l'air narcissique .. », m'a-t-elle dit en chuchotant discrètement.
J'ai regardé de nouveau la nouvelle, qui nous regardait tous avec ses yeux oranges -sûrement des lentilles-, avant de s'incliner et de dire respectueusement :
« Je m'appelle Arianne Walker. Je suis enchantée de vous rencontrer et j'ai hâte de pouvoir vous connaître. »
Elle nous a de nouveau regardé tous avant de se centrer vers Aoriné .. et moi. Les personnes qu'elle avait légèrement bousculé ce matin. Elle nous a chuchoté quelque chose avant que le proviseur n'aille lui dire de s'assoir juste derrière nous. Aoriné n'a même pas vu ce que la fille avait murmuré. De simples excuses.
« Non, je ne pense pas qu'elle le soit. », ai-je répondu à ma meilleure amie avec un petit sourire.
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Au fait, tiens.
▬ Eh ?
▬ C'est le CD que tu m'avais prêté.
▬ Alors ?
▬ C'était dur mais j'ai finalement réussi à la jouer à la guitare.
▬ C'est vrai ? Génial alors ! Tu me montres ?
▬ Mieux vaut aller un peu plus loin alors. J'ai pas envie que les autres fassent chier en s'ramenant.
▬ J'ai hâte ! ~ ♪ »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Sora ?
▬ ...
▬ Tu me fais toujours la tête ?
▬ ...
▬ Mais je te dis qu'elle racontait n'importe quoi .. ! Tu préfères la croire plutôt que moi ?!
▬ ...
▬ Tu sais très bien que je ne ferai jamais ça ... S'il te plaît Sora ...
▬ ...
▬ Je vais te laisser ... Bonne nuit Sora. »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Regarde, regarde Sora ! Regarde comme il est beau cet oiseau !
▬ C'est qu'un oiseau tu sais ...
▬ Mais .. Oh regarde ! Il s'approche !
▬ ATTENTION UN CHAT !
▬ HEIN ?! OU ?!
▬ Haha, putain tu m'crois trop, c'pas possible ... Aïe ! Me tape pas, ça fait mal !
▬ Fillette va ! Tu t'es moqué de moi !
▬ C'est pas vrai ! .. Je disais juste que y'avait un chat pour rire de ta réacti— Aïe ! »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« ...
▬ Et bah alors Sora ? Toi qui était si content y'a quelque jours ..
▬ Tu me l'avais pas dis.
▬ Mais je voulais pas que tu sois triste.
▬ C'est raté ma vieille. Mais tu pars où ?
▬ A Sapporo.
▬ Hokkaido ? Carrément ? Bah putain ...
▬ Ils nous restent encore le téléphone et internet !
▬ Bah encore heureux tiens ! T'façon, j'aurai bien fini par avoir un moyen de te parler en harcelant une de tes amies.
▬ Oh le vilain ! T'es trop mignon ~
▬ Gn.
▬ Allez, viens là avant que je ne parte. »
Aoriné s'était approché avant de se blottir dans mes bras. Bien qu'elle était chiante et capricieuse avec moi, elle était la personne la plus adorable et la plus gentille que je connaisse et, à cause de ça, j'avais énormément mal au coeur. Je ne savais pas du tout ce que j'avais, mais j'avais du mal à parler alors j'essayais de prononcer le moins de paroles possibles. Elle savait parfaitement ce que je ressentais, alors elle parlait quand même, comme si je lui répondais correctement.
La vie a beau être jolie des fois, toutes les bonnes choses ont une fin, comme notre relation de meilleurs amis. On est repassé du grade de " BF " à simples amis. On vivait notre vie de notre côté bien qu'on ratait pas une occasion à la cam de déc0nner un peu histoire de ressentir ce petit moment de nostalgie. Et oui, mais il faut bien savoir tourner la page des fois vous savez. Chose que j'ai réussi à faire tant bien que mal ...
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
Quelques mois avaient passé depuis ce jour. J'avais désormais 15 ans et j'étais en dernière année de collège. Arianne, que je surnommais Aria, était devenue une très bonne amie, en partie parce que j'arrêtais pas de venir l'emmerder. Mais en même temps, ça ne semblait pas tellement la déranger vu comment elle devait s'ennuyer dans le brouaha de la classe avant les cours. Elle avait beau être une rebelle, au fond, ça se voyait qu'elle était une intello vu ses notes, même si elle ne voulait pas l'avouer.
Quand je lui demandais comment ça se faisait qu'elle avait des notes pareilles, elle disait que c'était normal avant d'essayer d'éviter le sujet. A vrai dire, je crois que j'm'en foutais un peu vu que j'avais quasiment les mêmes notes qu'elle sans pour autant copier, et puis de toute façon, mon grand frère m'aurait tué si j'avais fais ça.
« Hm .. Kisaragii-kun ?
▬ Yep ?
▬ Ca te dit d'aller manger une glace après les cours ?
▬ Pourquoi ?
▬ j'ai faim. »
*
« Dis ... Kisaragii-kun ?
▬ Hm ?
▬ Je peux t'appeler autrement ? Ton nom de famille est trop long et aussi ... Parce que je sais que si je t'appelle simplement par un de tes prénoms, ce serait impolie.
▬ ... De ?
▬ De t'appeler par un de tes prénoms. Comme Iroai-kun, Sora(ru)-kun, Iroko—
▬ Tout ce que tu veux mais pas Iroko.
▬ Soraruko-chan alors ?
▬ ...
▬ Je plaisante, je plaisante.
▬ Nh ... Mais pourquoi " ko " à la fin ?
▬ Tu ressembles à une fille, c'est pour ça.
▬ .. Ah. ... ... EH ?! »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Tu prend quel goût ?
▬ Vanille. Et toi ?
▬ Vanille & chocolat.
▬ C'est pas lourd tout ça ?
▬ Si, quand même.
▬ Tu vas grossir.
▬ Ce n'est pas délicat de dire ça aussi directement à une fille.
▬ Mais j'te prévenais juste qu'il fallait que tu fasses attention à ta ligne ..
▬ Parce que tu la regardes ? Mais quel pervers.
▬ Bah, c'est les garçons quoi ...
▬ En plus tu as insinué que j'étais grosse ..
▬ Quoi ? Mais j'ai jamais dis ça !
▬ " Que tu fasses attention à ta ligne " ...
▬ Dis pas ce que j'ai pas dis ! »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
[En cooours]
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Iroaaai, lève-toooi, on doit nettoyer.
▬ M'uiiii ... Après.
▬ Non pas après. Tout de suite.
▬ Hm ..
▬ Iroai.
▬ Caalme, calme.
▬ Non pas calme. Dépêche-toi !
▬ T'as tes règles ou quoi ?
▬ En quoi ça te concerne ?
▬ Qu'est-ce que j'disais ..
▬ Allez.
▬ C'est bon, c'est bon, j'suis là ... »
Comme d'habitude, après les cours, je devais, avec Aria, ranger et nettoyer la salle de classe. Etonnamment, Ari avait été très silencieuse, elle qui était pourtant toujours contente de faire la débile après les cours et faire deux fois plus de bordel .. Bizarre.
D'ailleurs, aujourd'hui aussi elle avait été bizarre. Elle avait mis son uni e alors qu'elle le mettait jamais, préférant opté pour une tenue noire avec une grande veste aux manches coupées et un bermuda qui ressemblait à un legging. 'faut pas croire mais pour les autres, ça leur sautait pas aux yeux vu que sa tenue ressemblait aux habits qu'on doit porter obligatoirement pour le collège. Sauf qu'elle était blanche et bleu marine, pas noir ... Et c'est ce qui m'a tapé dans l'oeil.
J'ai beau être un garçon, j'fais quand même attention aux vêtements que je porte et que les autres portent, ce qui en ravit plus d'un qui se font toujours un plaisir de porter de nouvelles choses à cause de ça.
C'est quand même assez étrange, on se sent flatté pour un rien. Un compliment, un sourire, un rire ...
« Iro-kun ? »
Bang. Le balai m'a glissé des mains. Je l'ai rattrapé avant qu'il ne touche terre de l'autre côté. Aria n'a pas réagit. Problème en vue.
« Aheum, oui ? »
Blanc.
« ... Non laisse. »[/color]
.. Okay. Je sais pas si j'ai fais une gaffe ou un truc du genre .. ?
« ... J'ai fini. Je te laisse. »
Eh ?
« Hein ? Mais tu rentres pas avec moi ? Konan a envie de te voi—[/color] »
Elle était déjà partit.
*
Je venais enfin de finir de nettoyer de mon côté. Il était à présent 16h30. Wow. J'ai bien traîné moi. Bah quand même, j'y ai pris une heure quoi ... J'étais censé me taper des animes pour toute l'après-midi en plus ... Shit alors.
J'ai soupiré. Ecouteurs dans les oreilles et baladeurs en poche, je me suis mis à marcher vite pour rentrer rapidement à la maison. Portable en mains, j'écrivais un sms à mon grand frère pour lui prévenir que je rentrerai bientôt histoire qu'il puisse prévoir quand il pourra sortir. Bah faut bien qu'il profite de sa vie aussi hein. Comme tout le monde quoi. Tch. Il fait noir. Merde. Et Aria qui m'a laissé tout seul ... Oui oui, j'ai toujours eu peur du noir depuis que je suis tout petit. Et alors ? Au moins je l'avoue. Ou pas.
L'ambiance nocturne me faisait me rendre nerveux alors qu'il était à peine 17h. En plus il faisait frisquet. C'est pas normal que le temps se dégrade aussi brusquement que ça même si on est en hiver. Quoique. Je sais pas vraiment en fait, j'fais pas attention aux dates et aux périodes. Je préfère amplement rester devant mon ordinateur au chaud. S'il fait froid, j'ai juste à rajouter, s'il fait chaud, à enlever. Simple, non ? De quoi rester tranquille pendant des ans et des ans. Et c'est ce que j'ai fais pendant 15 ans avec mes études. Un peu dur à gérer vu le niveau demandé, mais bon, dame nature m'a fait flemmard mais intelligent, donc ça va encore. Pourquoi elle m'a pas fais moins peureux ? C'est vachement chiant de sentir une bouffée de chaleur comme ça alors qu'on a des écharpes, il fait trop chaud, et si j'enlève ma veste, je crèverai de froid. Bah. Au moins je retiendrai comment tomber malade en dut forme.
La vitesse de mes pas avait ralentis, sûrement parce que je voulais profiter du froid. Pas que j'aime le froid, mais c'était quand même une sensation spéciale qu'on ressentait quand elle nous touche la peau. T'as froid mais tu te réchauffes juste après ... Les miracles du corps humain quoi. J'ai esquissé un petit sourire amère. C'est ce qu'aurait dit Aoriné ou encore Arianne. Elles sont pareilles ces deux-là.
D'ailleurs, je me demande ce qu'elles font actuellement ... Aoriné doit sûrement être en train de faire les boutiques, la connaissant. Elle devait sûrement crevée de froid comme moi vu comment la température est différente de Tôkyo et croyez-moi, c'est vraiment autre chose.
J'ai continué mon chemin en toute tranquillité avant d'entendre quelqu'un me parler. Je me suis retourné mais ... Personne. J'ai regardé de gauche à droite, derrière et devant moi. Oulah. Mes battements de coeur avaient accélérés. J'ai rêvé ? Sûrement. Je me suis arrêté pour reprendre correctement ma respiration. Mais des bruissements de feuilles derrière moi m'en ont empêchés. Aucune idée de ce que c'était mais je préférais ne pas regarder. Animal ? Tant pis. Autre chose ? Mieux valait courir à fond.
Le vent me fouettait le visage et autant dire que j'avais du mal à courir mais pourtant, j'y suis arrivé malgré le fait que j'étais littéralement crevé. Je me suis de nouveau arrêté pour reprendre mon souffle. Trop de sport tue le corps. J'étais crevé, j'avais chaud et j'avais froid à cause du froid de l'hiver et j'pense que j'étais bon pour chopper la crève. Bref, enchaînement de malade.
Je suis resté sur le côté d'une route pendant une dizaine de minutes comme un con qui attendait quelqu'un durant des heures et des heures. Bah heureusement que j'me suis remis en chemin parce que la pluie commençait à tomber. Et pas qu'un peu.
Une fois rentrer à la maison, j'ai enlevé les affaires que je portais avant de m'affaler sur le canapé.
*
« Konaaaan ? Ko-chan ? T'es là ?
▬ Yumi ! Tu sais il est où le lait ?
▬ Hey, Yumo ! Y'a quelqu'un sur le canapé ! Et c'est pas Ko ! C'est Kõsuke ? Youhoooou ! ~ »
Des voix d'enfants ? Et pas celle de Konan ni celle de Takeru .. Bizarre. J'essayais d'ouvrir les yeux, mais en même temps, je ne le voulais pas. Mais pourtant ...
« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
▬ AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »
Je me suis brusquement lever. Son cri m'a tué. Elle a couru pour se cacher sous un meuble. C'était Konan ? Impossible. Même si, d'après ce que j'ai pu voir, elle avait les yeux vairons, c'était pas la même couleur que ceux de Ko. Bah .. ? J'ai rêvé ? C'est ça, j'ai rêvé ? Je me suis pincer les joues pour voir si je ne faisais pas un rêve. J'ai hyper mal. C'est pas un rêve. Ca devait être une erreur.
Je me suis dirigé vers la cuisine à cause du bruit que l'on entendait depuis le salon, et lorsque j'ai poussé la porte ... Un gamin me regardait bizarrement avec un jambon dans la bouche. ... DE OUAT ?
« Kõsuke ?
▬ ... Putain c'est quoi ce bordel ...
▬ ... T'as les yeux bleus ! T'es pas Kõsuke ! T'as la voix pas grave comme lui ! UN INTRUS ! YUMI ! FAUT L'ATTAQUER ! »
J'ai senti un poids dans mon dos me tirer par derrière avant de me traîner je ne sais où. L'autre me regardait méchamment avec sa nourriture dans la bouche. C'est quoi ça ?! Ils m'ont attaché à un poteau dans le jardin avant de se mettre à tourner. PITIÉ, AIDEZ-MOI !
*
Des fous. Voilà à qui j'avais affaire maintenant que j'avais rencontré ces jumeaux squatteurs nommés Yumi et Yumo. Depuis que Konan les avait rencontrés récemment, elle ne faisait que les ramener chez nous pour qu'ils nous bouffent tout le jambon et le lait.
D'après ce que j'ai compris, ces deux-là vivent dans un hôtel abandonné et Konan les a rencontrés avec Takeru en se baladant dans la forêt alors que Kõsuke le leur avait défendu. Même s'ils étaient assez sans gênes, ils étaient quand même assez sympas.
« YUMI, IL EST LA ! C'EST LUI QUI A PRIT LE LAIT ! »
Sympa ? Aheum, j'ai dis ça moi ?
*
Tut. Tut. Tut. Tut. J'ouvrais lentement les yeux. Le portable de la maison sonnait. Je devais me lever. Plus facile à dire qu'à faire. En essayant de me lever, je suis tombé par terre. Ca fait mal. Je me traînais à moitié par terre pour atteindre le téléphone. Je tendais tellement ma main que j'en avais mal. Encore un peu ... Un tout petit peu ...
Bingo.
« Allô ?
▬ ... Iroai ? »
Je me suis relevé en un éclair. Arianne ? Sa voix tremblait. Moi qui croyait qu'elle était venue simplement s'excuser. C'est si chiant que de demander pardon ?
« Arianne ? Qu'est-ce qu'il y a ?
▬ Est-ce que ... Tu peux venir ... S'il te plaît ? »
Ah non, c'est pas pour demander pardon. ET BAH OKAY. Aheum. AHEUM. Plus sérieusement, elle essayait de parler correctement mais c'était comme si elle allait pleurer, alors j'ai préféré ne pas plaisanter.
« Euh ... D'accord ... Mais t'es où ?
▬ Chez moi.
▬ D'accodac, j'arrive dans quelques minutes. »
Moi qui voulait manger du nutella dès mon réveil .. C'est loupé. Carrément. J'ai soupiré puis me suis dirigé vers l'entrée de la maison en prenant un de mes gilets qui traînaient par là au passage.
Après 15mn de marche, j'étais finalement arrivé devant chez elle. Depuis longtemps que je ne prenais pas la peine de sonner puisque j'avais toujours un double de ses clés, et puisqu'il semblait qu'elle n'avait pas fermée la porte, j'ai directement ouvert.
J'avais pas tilté au début, mais quand je l'ai vu recroquevillée sur elle-même, je venais de comprendre. Je me suis approché silencieusement vers elle avant de me mettre à sa hauteur et enlever son bras, qui cachait son visage.
« Aria .. ? »
Lorsqu'elle releva son visage pour ne plus que j'ai de gêne pour la voir, quelle fut ma surprise en voyant ses yeux gonflés et son visage couvert de bleus ... !
« Qu'est-ce qui t'es arrivé ?!
▬ Ce matin ... »
*
41mn. C'est le temps qu'à duré son récit sur sa mésaventure. Je n'ai pas vraiment retenu les détails, mais tout ce que j'ai retenu, c'est que quand elle était dans une ruelle sombre, elle a été agressée par un groupe de filles qui lui en voulait personnellement. J'avais déjà entendu dire que les filles étaient deux fois plus violentes quand elles s'y mettaient en se battant ... Mais là ... C'est pire que violent, c'était un massacre.
Non seulement elles l'avaient couvertes de bleus, mais en plus elles lui avaient coupés les cheveux. Pas que j'ai un quelconque intérêt pour -à vrai dire jm'en fous carrément même si j'tiens aux miens-, mais apparemment, la chevelure, c'est sacré pour les filles ... Et c'était aussi le cas pour Aria. La voir se retenir de pleurer me faisait mal. Mais la voir pleurer mais faisait deux fois plus mal.
« J'ai eu vraiment peur ...
▬ Eh ? Mais c'est pas toi la racaille des bacs à sables qui fait peur aux garçons ?
▬ ...
▬ Je plaisante, je plaisante. Là, là, c'est bon Arianne. Je suis là. »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Takeru, tu m'préviens quand il est 20 s'teuplaît.
▬ D'accodac. »
Il était 15. Aujourd'hui, je devais sortir avec Aria pour l'aider à faire jenesaisquoi. Quand elle m'a appelé hier, elle n'a pas voulu me le dire mais bon, je lui fais confiance. Elle avait beau avoir une apparence de fille froide et distante, quand on sait briser la carapace avec de simples mots, c'est plutôt facile de voir l'intérieur ( sens figuré, merci ! ) d'une personne. On découvre alors rapidement que ce genre de personnes est comme nous mais avec un peu plus de complêxes émotionnels. Mais bon .. J'suis pas censé faire de la philosophie là, mais j'suis censé me préparer vu que le rendez-vous est à midi trente .. Et il est quelle heure là ? ... 12h20 .. Bah c'est bon j'ai le temps. ... ... ...
« TAKERU, POURQUOI TU M'AS PAS PRÉVENU QU'IL ÉTAIT 20 ?! J'T'AVAIS DIS DE M'LE DIRE PUTAAAIN !
▬ Oups pardon. IL EST 20 ! »
*
Après une préparation éclair, j'étais en train de courir pour la rejoindre sur la terrasse du café le plus proche de la maison, endroit où elle m'attendait. J'essayais de me grouiller, mais avec une besace .. C'est pas évident. Putain, j'espère qu'elle va pas m'en vouloir d'être arrivé 5mn en retard parce qu'avec Aoriné, je me faisais carrément incendier .. Elle était vraiment ponctuelle j'vous jure. M'enfin .. J'étais enfin arrivé à la table du café dans lequel elle était censée m'attendre. Oui censé, puisque là .. Elle était pas encore là. Je m'étais assis à une table avant de commander un coca pour patienter. J'étais tranquillement en train de siroter et, apparemment, le froid m'a fait me réveiller : peut-être qu'elle était encore en train de dormir ? Non impossible. Je sais qu'elle a du mal à se réveiller, mais pas quand elle a un rendez-vous, et encore plus avec moi. Elle serait incapable de me foutre un lapin. .. Je crois.
*
13h venait de sonner. Elle était toujours pas là. J'avais beau essayer de l'appeler chez elle ou sur son portable, elle ne répondait pas. Bon bah finalement elle m'avait trollé c'te connasse. J'ai soupiré. J'ai sué pour rien en arrivant. Rah, sérieusement, pas possible qu'elle me fasse ça quoi ..
Je me suis levé de ma chaise avant de payer et de me remettre à marcher. Avec un petit peu de mal mais je ne le laissais pas paraître. Hm .. Puisqu'il était rare que je sorte dehors et que je l'étais maintenant .. J'pouvais aller faire un peu les magasins non ? Et puis aller regarder les nouveaux jeux vidéos sortit .. Et m'acheter des CD aussi, j'ai déjà écouté en boucle pleins de fois mes CD, ça commence à devenir lourd à la fin ..
« Iro-kun ! »
Et peut-être que j'pourrai aussi acheter ..
« IRO-KUN !
▬ E— »
A cause du fait que je me suis retourné en réalisant qu'on m'appelait, j'ai failli finir par terre à cause de la personne qui m'avait sauté dessus -que j'ai eu le réflêxe de rattraper- mais également celle que je croyais m'avoir foutu un lapin : Aria.
En la faisant redescendre de mes bras, j'ai pu remarqué plusieurs choses de changés chez elle : ses cheveux, ses yeux, ses joues et ses lèvres ainsi que ses vêtements. Elle qui avait pourtant des cheveux mi-longs, elle semblait les avoir coupés pour qu'ils arrivent à ses épaules et même un peu plus court. Ses yeux étaient devenus plus pétillants. De même, ses joues rosées exprimaient parfaitement sa joie d'être là. Quand ses lèvres .. Ce sourire. Aria qui était pourtant peu souriante, elle avait changé du tout au tout en un an. Et ses vêtements. Elle portait souvent des gilets noirs et des pantalons assez masculins, mais aujourd'hui elle portait un haut gris qu'elle avait fait légèrement rentré dans sa jupe rouge. Arianne était tout simplement .. adorable.
En me rendant compte que je l'avais regardé trop longtemps, j'ai détourné les yeux. Argh. Je sentais bien que mes joues étaient devenus trop rouges. Mais le pire était le sourire que j'avais envie d'esquisser. J'ai caché mes lèvres avec ma main droite qui la couvrait. Mon coeur battait trop fort. J'avais l'impression que les battements s'accéléraient de plus en plus et qu'ils allaient finir par le faire éclater. Quel abruti. J'allais finir par devenir une tomate trop mûre à la fin. C'est pas possible, elle était trop mignonne.
En voyant comment mon état avait changé à cause de sa nouvelle apparence, elle avait rit.
« Hihi, tu es trop mignon comme ça Iro-kun .. Mais bon, c'est dommage que je ne puisse pas m'amuser encore plus en te regardant dans cet état. Tu viens ? Je te rappelle qu'on a pas toute la journée ! Enfin .. Façon de parler. »
Pitié tuez-moi.
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Iroai, tu es vraiment trop mignon ! Tu as hurlé comme une fillette ..
▬ Tais-toi ! C'est pas ma faute si j'ai été surpris !
▬ Mais quand même ...
▬ En plus normalement c'est l'inverse !
▬ Comme quoi la nature est bien faite des fois ...
▬ Hey ! Ca voulait dire quoi ça ?! »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Iroai ?
▬ Hm ?
▬ Est-ce que tu m'aimes ?
▬ Evidemment, sinon je ne sortirai pas avec toi !
▬ Tu m'aimes comment ?
▬ Grand comme la muraille de Chine !
▬ Uh ?
▬ Je plaisante. Rien ne pourra égaler jamais l'amour que je te porte.
▬ Hm ...
▬ Je t'aime Aria. »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Dis Iroai ?
▬ Hm ?
▬ Tu savais que tu avais une lampe dans ton coeur ?
▬ Eh ? Une lampe ?
▬ Oui. Si un jour elle s'éteint, je te promet que je te la rallumerai. Mais si jamais la mienne s'éteint ... »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Alors Iroai ?
▬ Hmm ?
▬ Hâte d'aller en vacances à la plage ?
▬ J'serai loin de mon ordi donc non ...
▬ Et pour Aria alors ?
▬ ...
▬ Bah tu vois. ~ »
Kuro-nii est un sadique. Il savait parfaitement comment j'étais avec Aria. J'avais beau être son petit-ami, je n'arrivais pas à me faire à l'idée de la voir en jupe tout les jours. Pas que j'ai jamais vu de filles avec des jupes, au contraire ! C'est juste que sur elle, contrairement aux autres filles, ça me fait l'effet d'une bombe si je peux le dire. Mais le pire, c'est que cette semaine on part en vacances. Aria en maillot de bain ... Okay, je me sors ça de la tête, oulah. Les hormones, les hormones donc c'est pas ma faute.
Même si j'avais 15 ans, j'allais très bientôt avoir 16 ans donc j'ai bien le droit de rêver un peu non ? En plus, c'était pas comme si j'l'avais jamais vu comme ça .. Heum ... .. HEUM HEUM, bref.
Actuellement, on attendait les filles, c'est à dire Konan & Aria. " On " ? Bah ... Kõsuke-nii, Takeru & moi-même. Les parents ? Bah ils étaient trop occupés donc on pouvait et surtout, on voulait pas les déranger pour des trucs comme ça. Malgré leur personnalités extrovertis, ils préféraient le boulot pour oublier l'autre à cause de leur divorce. J'ai jamais compris pourquoi ils s'étaient séparés alors qu'ils s'aimaient tant, et ça, ça en crevait l'oeil qu'ils s'aimaient vraiment. Seulement ...
D'après ce que j'ai entendu, maman trompait papa et papa il voulait pas qu'elle soit triste alors il l'a quitté. J'étais en train de me ronger l'ongle.
Même si ça faisait depuis bientôt 7 ou 8 ans voire plus, je sais plus, cette affaire me tracassait. C'était stupide de quitter la femme qu'on aime pour ne pas la rendre triste vu qu'elle sera affectée par cette séparation, non ? Surtout que c'était pas rien vu qu'elle avait quand même 4 garçons avec les mêmes traits de visage, donc c'était obligé qu'on le lui rappelle ... Rah sérieusement, c'était trop compliqué. Pourquoi les adultes étaient aussi compliqués ?
« Onii-san.
▬ Hm ? Qu'est-ce qu'il y a Takeru ?
▬ Elles sont là. »
J'ai levé la tête pour les voir, et en effet, elles étaient enfin prêtes. Konan était vêtu d'un t-shirt blanc et d'un short bleu clair et Aria ... En t-shirt et jupe. Plus courte. Je suis tombé de ma chaise.
*
Après cette petite mésaventure contre le sol froid de la cuisine et un trèèèès long voyage, on est finalement arrivé à cette foutue plage. Au lieu d'aller ranger nos affaires, les plus jeunes avaient déjà filés dans l'eau. Evidemment, Aria les a accompagnés et j'ai dû resté pour aider Papa & Kuro. Après une demi-heure de galère complète -en particulier avec les affaires de Ko-, on a pu aller sur la plage. Kuro & papa ont préférés se reposer, et moi aussi d'ailleurs. J'étais tranquillement à l'ombre en train de me reposer sous le parasol quand j'ai senti .. de l'eau froide sur moi.
« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
▬ Hahaha ! Onii-chan a crié comme une fillette !
▬ Oh, voyons Konan, c'est méchant, il dormait tranquillement ..
▬ Mais Aria-chan, c'est toi qui a dit qu'il fallait faire ça !
▬ Mais Konan, il fallait pas le dire ..
▬ ARIA ... TOI ... TU VAS EN BOUFFER DE L'EAU !
▬ KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »
Voilà comment avait commencé mes fabuleuses vacances. Ou presque.
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« ARGH C'EST CHAUD C'EST CHAUD C'EST CHAAAUD !
▬ Evidemment triple crétin, ça vient de sortir du four !
▬ De l'eau de l'eau !
▬ DEFENFNFDNFZEOTJ
▬ DE L'EAU VITE !
▬ Euh ... Sur le bar.
▬ Kaoru-nii est tout rouge.
▬ On dirait une tomate.
▬ BANDE DE S .. EAAAU !
▬ Hein ? »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Iro-iro ! Regarde ! Une étoile filante!
▬ Fais un voeu alors.
▬ Mais .. Je sais pas lequel ...
▬ Tu dis que tu veux plus de poitrine Konan ! AÏE !
▬ Idiot, ne lui dis pas ça !
▬ Maaaais-euh .... Sinon toi tu peux le faire ? MAIS ! »
*
« Alors ? T'as fais quoi comme voeu ?
▬ Qui, moi ? Avoir pleins de nouveaux jeux vidéos ! Et toi ?
▬ Haha, idiot ! Plus sérieusement ? Moi ... Je te le dirai si tu me dis le tien.
▬ Eeh, vilaine. Réaliser mon rêve le plus cher.
▬ Et donc .. ?
▬ Jt'ai dis mon voeu, maintenant dis-moi le tien !
▬ Mais quel fourbe ... J'ai demandé à ...
▬ ... ?
▬ ... rester à tes côtés. »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« LÂCHE-MOI IROAI !
▬ Ah tu vois, jt'avais dis que j'me vengerai !
▬ D'ACCORD MAIS LÂCHE-M▬ blublublublu .. MAIS T'ES MALADE ?!
▬ Heeey, tu m'as dis de te lâcher ! »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« Je regrette d'avoir demandé de rester à tes côtés.
▬ Ah bah c'est pas ma faute, 'fallait bien penser aux conséquences !
▬ Mais regarde-moi ! Je suis toute trempée de la tête aux pieds !
▬ ...
▬ ... REGARDE AUTRE PART !
▬ J'ai pas pu m'en empêcher, pardoooon.
▬ Je regrette sérieusement. Je regrette. »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
« C'est dommage que ce soit le dernier jour ..
▬ Pas faux mais bon, on a quand même bien profité, non ?
▬ M'oui mais bon.
▬ Mais c'est booooon Ariaaaa, on reviendra l'an prochain !
▬ Si tu le dis ...
▬ Onii-chan, onii-chan ! Regarde, viens-voir ! Regarde comme les vagues elles sont jolies !
▬ Konan, fais attention à ne pas tomber !
▬ Allez, viens, on va aller voir puisque Ko-chan semble si excité. »
J'ai même pas eu le temps de dire un truc pour riposter qu'elle avait pris ma main et me traînait -oupresque- jusqu'à ma petite soeur, ou plutôt mon petit frère puisque Konan, de son vrai nom Karagenki, était hermaphrodite.
Une fois arrivés jusqu'à celui-ci, je me suis rendu compte que les vagues que regardait Konan .. étaient situés en bas d'une grande falaise. De quoi avoir le vertige. Pourtant, il ne semblait pas du tout avoir peur puisqu'il avait penché sa tête dans le vide. Aria a voulu aller le récupérer ... mais non.
L'endroit où était aller Ko était trop peu sûr mais il ne s'en était pas rendu compte. La seule chose qu'Aria a pu faire, c'est inverser sa place avec lui pour ... tomber à sa place. Mon coeur a fait un tour en me rendant compte de ce qui allait suivre.
« ARIANNE ! »
J'ai sauté dans le vide.
*
Je ne crois pas en Dieu, ni au paradis. Je ne crois pas en la chance ni au hasard ou encore aux miracles. Mais si jamais ces choses existent réellement ..
La vitesse à laquelle j'allais me coupais le souffle. Les larmes me venaient aux yeux. Mon coeur battait à cent à l'heure. Un moment intense mais pourtant si terrifiant.
Au moment où je toucherai l'eau, le choc sera peut-être trop brutal. J'ai beau être un garçon, j'ai toujours aimé vivre même si je faisais des bêtises. Grand frère me disait toujours de profiter de la vie à ma manière pour en profiter au maximum. Et comme un crétin, je la jette comme ça. Seulement ...
« Ne laisse jamais partir la personne qui compte le plus à tes yeux. Poursuis-la. Ne la repousse pas. Ca reviendrait à la chasser. »
Mais pourtant. J'ai beau ne pas la laisser partir, je suis en réalité un véritable trouillard qui se cache derrière ses airs de gars courageux. Je revis la même chose que ce que j'ai vécu durant cette scène. Ces vacances. J'ai peur. J'ai peur. Plus que tout au monde. Pas pour moi, mais pour Aria. Ca m'est égal de mourir si c'est pour elle. Après tout, je ne devais pas la laisser.
Je vous en supplie Dieu. Faites que je puisse la sauver. Je vous en supplie. Je ne peux pas me résigner à ne plus l'entendre me réprimander gentiment. A ne plus la voir sourire et rire à pleine dents. A ne plus pouvoir toucher ses douces mains. A ne plus pouvoir l'embrasser avec passion. Je vous en supplie. Faites que je puisse la sauver.
C'est mon rêve le plus cher.
*
On dit souvent que la mort est une fin rapide. Pourtant, ce n'est pas le cas. A vrai dire, je ne le suis pas encore mais j'en suis proche. Si j'expirais l'air que j'avais inspiré juste avant de toucher violemment l'eau avec Aria dans mes bras pour ne pas qu'elle subisse trop de blessures, je serai mort, la laissant seule dans le noir de l'océan. Il était hors de question que je la laisse seule. Hors de question de que je l'abandonne comme ses parents l'avaient abandonnés. Je refuse l'idée de la voir de nouveau triste et renfermée comme avant. Je refuse le fait qu'elle ne me sourit plus comme quand elle était seule avec moi. Joyeuse. Radieuse. Magnifique.
On m'a souvent dit « te fais pas de faux espoirs, c'est pas ton véritable amour. ». J'ai beau répondre que je sais, je pense en réalité tout le contraire. Le véritable amour ? Foutaise. Tout ce qui importe, c'est d'aimer. Aimer. Aimer à en crever. J'ai beau être un adolescent de 15 ans, je sais ce que je ressens même si je suis parfois peu sûr de moi. Malgré le fait que je portais une écharpe, je frissonnais légèrement pour faire en sorte de ne pas inquiéter Aria, que je gardais fermement en mon emprise.
Je regrette. Je regrette de ne pas avoir fait plus de c0nneries pour sentir ce sentiment d'excitation quand tu as peur de te faire coincer. Je regrette de ne pas avoir plus pris soin de mes petits frères. Je regrette de ne pas avoir plus ri avec mon grand frère en jouant aux jeux vidéos quand il détournait le jeu. Je regrette de ne pas avoir fait plus de câlins à mes parents. Je regrette de ne pas avoir pris autant soin de mes amis que d'Aria.
Mais surtout, ce que je regrette le plus, c'est de ne pas avoir dit « je t'aime » assez de fois à Arianne. J'ai peur de ne pas lui avoir dit assez ces mots banals mais pourtant si affectueux et rassurants. Ces mots qui font bondir ton corps à t'en exploser les cordes vocales tellement tu hurles quand tu es seul pour exprimer ta joie. J'ai peur. Et Arianne a, je pense, dû le ressentir puisque sa tête était contre mon torse. Mon coeur battait bien trop vite. Elle a levé sa tête pour me regarder dans les yeux avant que mon regard ne se dirige vers ses lèvres.
Même si j'avais du mal à les garder ouvert à cause de l'eau salée, j'ai pu parfaitement distinguer ses mots que mimait ses douces lèvres rosées. Sûrement ses derniers.
« Je t'aime. »
J'étais on-ne-peut-plus surpris de cette réaction. Je ne suis pas le genre de gars qui répéterai « je t'aime plus que n'importe qui. Tu es la seule. Je te suis dévoué corps et âme. » ou un truc du genre puisque cet espèce de genre de promesse est un véritable mensonge. Je ne le dirai pas. Mais je le montrerai. J'ai souris avant de me pencher vers elle pour l'embrasser.
Je t'aimais. Je t'aime. Et je t'aimerai comme un fou Arianne.