La nuit, c'est le moment où les angoisses sont les plus effroyables, les plus pesantes. Il n'existe pas de nuitées sans cauchemar ! Le caractère sombre de celle ci révèle son identité méconnaissable, et pourtant, lorsqu'on s'appelle Sayuki Heaven Tanaka, il n'y a rien qui puisse empêcher le dévoreur de rêves, de nous conduire dans ses cauchemars. Bien au fond, enveloppée de ses draps, une délicate fleur sauvage se mouvait, tournait dans tout les sens de positions qui lui étaient donnés et qui incombait une posture de sommeil ! Des mots susurrés, des images ineffables, une pesanteur bien plus lourde encore ! C'est au bord du précipice que la nouvelle éclose, se réveilla en sursaut, secouée par des spasmes du début à la fin ! Elle prit sa tête entre ses mains, se replia comme si un loup allait la dévorer inexorablement. Des larmes salées coulait sur ses joues, des sanglots s'étranglaient au fond de sa gorge, l'empêchait d'échapper toute parole. Sayuki regarda autour d'elle pour voir si ses pensionnaires, congénères n'étaient pas réveillés et par chance, ceux ci dormaient à poings fermés ! Il faut dire qu'en plus de la mauvaise nuit, elle aurait eut énormément de difficulté à s'expliquer...et elle préférait éviter ça !

Silencieusement, elle enfila, un gilet bleu nuit par dessus sa nuisette en soie blanche, enfila une paire de ballerines de la même couleur que son gilet, et sortit de la pièce. Son but : partir à la recherche de la quiétude afin de pouvoir rejoindre rapidement les bras de morphée ! C'était une quête de high-level après tout ! Alors qu'elle sortait de la résidence, et qu'elle allait dehors, dans le froid pesant - sauf que n'oublions pas qu'elle est habituée au froid - elle entendit un son, de la musique comme si celle ci l'appelait ! Laissant ses pas la guider, elle se retrouva rapidement dans les couloirs où l'intensité devenait plus forte encore ! Une lune pleine, rougeoyante éclairait le ciel, elle semblait autant sauvage que la petite neige ce soir là ! Et puis, douée de cette ouïe fine et développée, la voilà arrivée sur le toit de ses espérances, où ce son l'appelait. La jeune fille poussa la porte de métal, et s'approcha doucement de l'auteur de cette composition triste, mélancolique à la manière d'une sonate.

_Tu ne viendrais pas d'Hokkaido par hasard?Je crois t'avoir déjà vu là bas?Non?

Comment savait-il ? Était-ce un hasard ou le simple fruit défendu du destin ? Non elle ne croyait pas à ce genre de choses, mais pourtant, un livre de psychologie, et de comportements lui avait apprit que la destinée était réelle, que tout était écrit et que jamais rien n'arrivait par erreur ou par hasard ! La bonne affaire...Laissant un léger silence s'installer, elle essaya de comprendre, comment ce jeune homme pouvait savoir d'où elle venait...

« C'est exact...Je viens bien d'Hokkaido mais...j'ignore qui tu es ! Je n'ai pas connu énormément de personnes là bas...»

Autant dire même pas du tout, puisqu'elle était par nature, un peu solitaire.